« Selon les mécanismes dont nous disposons, nous surveillons entièrement ces comptes, et si l'Iran prend des mesures qui violent cet accord et les sanctions, nous pouvons les bloquer à nouveau si nécessaire », a déclaré le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, en précisant que le Département du Trésor aurait les moyens de surveiller ces fonds appartenant à l’Iran et d’ailleurs illégalement bloqués par les sanctions extraterritoriales américaines à l’étranger.
Plus tôt, John Kirby, le coordinateur des communications stratégiques du Conseil de sécurité nationale américain, a parlé mercredi aux journalistes de l'accord d'échange de prisonniers et de la libération des 6 milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud, ajoutant : « Si l'Iran tente de détourner l'argent débloqué, nous prendrons des mesures et le bloquerons à nouveau. Il ne s'agit pas d'un paiement à l'Iran. Téhéran ne bénéficiera d'aucun allègement des sanctions ».
Kirby a ajouté : « Ce n'est pas un chèque en blanc. Ils ne peuvent pas dépenser cet argent comme ils le souhaitent. C'est le peuple iranien qui bénéficiera de cet argent, pas le gouvernement de ce pays. »
La Maison Blanche a rejeté mercredi toute notion de « rançon » en débloquant 6 milliards de dollars de fonds iraniens gelés, en échange de la libération de cinq Américains détenus en Iran.
« Ce n'est pas un paiement de quelque manière que ce soit. Ce n'est pas une rançon », a encore déclaré à la presse John Kirby.
Les Etats-Unis ont confirmé lundi qu'ils allaient autoriser le transfert de six milliards de dollars de fonds iraniens gelés illégalement au nom des sanctions extraterritoriales US en Corée du Sud, dans le cadre d'un accord conclu en août qui comprend également l'échange de prisonniers entre les deux pays.
Outre les cinq citoyens américains détenus en Iran, les Etats-Unis doivent relâcher 5 Iraniens détenus illégalement aux Etats-Unis.
Téhéran a, de son côté, assuré avoir la possibilité d'user autrement de cette enveloppe et pas seulement pour acheter des médicaments et de la nourriture.
Les fonds sont en cours de transfèrement sur des comptes bancaires au Qatar en transitant par des banques intermédiaires européennes, ont indiquaient les deux parties.
« Ramener des Américains chez eux requiert de prendre des décisions, parfois de prendre des décisions très difficiles », a encore dit M. Kirby en soulignant que les sanctions cruelles américaines contre Téhéran n'étaient en rien allégées.
Le porte-parole du Département d'État américain a ensuite expliqué les raisons de l'octroi de cette exemption pour les 6 milliards de dollars de fonds iraniens bloqués en Corée du Sud : « Le précédent gouvernement américain avait pris de telles dispositions pour que les pays puissent acheter du pétrole iranien, mais les fonds provenant de cet achat ont été stockés dans des comptes locaux ».
« Sous l’administration précédente, le gouvernement iranien pouvait utiliser son argent sur des comptes bancaires dans des pays comme l’Inde et le Brésil sans aucune restriction. Mais sous l’administration américaine actuelle, nous avons imposé des restrictions sur ces comptes pour garantir qu’ils soient utilisés à des fins humanitaires », a-t-il expliqué.
L’administration Biden a informé le Congrès lundi qu’elle avait pris des mesures concrètes pour faciliter un échange de prisonniers et émis des dérogations qui permettraient aux banques internationales de transférer 6 milliards de dollars au Qatar sans menace de sanctions américaines.
Selon IRNA, le processus de libération des avoirs iraniens saisis et d'échange de prisonniers entre Téhéran et Washington a été annoncé jeudi 10 août après deux ans de négociations indirectes entre les parties.
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